Projet DEOS

Projet de plateforme de construction et d'assemblage d'éoliennes flottantes
sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer.

Concertation préalable du 14 | 10 | 24 au 23 | 12 | 24 

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Sommaire :


Le cycle de vie d'un parc éolien flottant

Une éolienne est constituée d'un mât, d'une nacelle et de trois pales. En mer, elle est soit :

  • posée sur le fond marin : on parle alors d'éolienne posée ;
  • portée par un support flottant, ancré au fond marin : on parle alors d'éolienne flottante.

Les flotteurs sont construits dans un port, à partir de composants acheminés au besoin par bateau. L'assemblage des différentes parties des éoliennes (mâts, nacelles, pales) sur leur flotteur est réalisé à quai dans un port. Les éoliennes sont ensuite remorquées sur la zone d'implantation.

Les grandes phases de l'installation en mer du parc sont :

  • la pose et la protection de la liaison sous-marine du raccordement permettant d'acheminer l'électricité à terre ;
  • l'installation des ancres et des lignes d'ancrage ;
  • le remorquage et la connexion des éoliennes flottantes aux lignes d'ancrage ;
  • la pose et la connexion des câbles inter-éoliennes aux éoliennes flottantes ;
  • la mise en service du parc et du raccordement.

Les éoliennes sont maintenues en position par un système de lignes d'ancrage disposées en mer avant l'arrivée des éoliennes flottantes.

Après l'installation en mer, une fois les éoliennes en production, débute la phase d'exploitation qui va durer toute la vie du parc, soit entre 25 et 35 ans. A la fin de la vie du parc éolien il est demandé le retour du site en mer à son état d'origine. Le besoin portuaire pour le démantèlement est très similaire à celui d'une zone d'assemblage. Pour le port d'assemblage des éoliennes, un projet éolien représente donc une forte probabilité d'une activité similaire à l'assemblage 25 à 35 ans après la construction.  

Le schéma ci-dessous synthétise les différents segments de la construction et de l'exploitation d'un parc éolien :

 

Les aménagements prévus et leurs fonctionnalités

Les travaux d'aménagement à réaliser consistent à bâtir :

  • Une plateforme d'assemblage des éoliennes permettant de recevoir des composants, de les stocker, puis de les assembler sur des flotteurs via une grue principale ;
  • Des espaces aménagés permettant la construction industrielle de flotteurs, leur transfert sur barge et leur mise en flottaison ;
  • Une zone dédiée aux ancres et aux lignes ;
  • Une zone de stockage à flot permettant l'attente de flotteurs nus ou d'éoliennes assemblées ainsi que la réalisation des opérations de vérifications et essais avant mise en service.

Dans les suites, les futures entreprises utilisatrices de ces espaces auraient à leur charge les renforcements qui leur sont propres, la finalisation des terre-pleins par la constitution d'une structure de chaussée adaptée à leurs usages, les réseaux divers au sein des parcelles, les bâtiments et installations diverses.

Les principaux travaux à réaliser comprennent ainsi :

  • La construction d'un quai permettant les approvisionnements, l'assemblage des éoliennes et la mise à l'eau des flotteurs ;
  • Les dragages associés à la création de ce quai et à la création d'une zone de stockage à flot ;
  • Les travaux de terrassement en vue de la réalisation des plateformes
  • Les travaux de traitement et de renforcement des sols pour permettre l'exploitation des plateformes aménagées selon leur destination ;
  • La construction d'infrastructures maritimes (jetées ou appontements) permettant de réaliser les opérations de vérification et essais préalables à la mise en service des éoliennes et d'optimiser le stockage des flotteurs ;
  • Le raccordement des différents espaces et installations au réseau routier portuaire ;
  • Les viabilités réseaux en bordure de parcelle.

Pour cela les travaux consisteraient principalement à :

  • Construire plus de 800 mètres linéaires (ml) de quai utile, soit plus de 900 ml au total, en retrait du trait de côte actuel, via des moyens terrestres ;
  • Réaliser les opérations de dragages à l'avant du nouveau quai et dans la zone de stockage à flot des flotteurs et éoliennes, ce qui représente environ 5 millions de m3 de matériaux ;
  • Réaliser sur le terrain naturel, les plateformes de travail, renforcer et améliorer les sols en place sur plus de 75 ha pour atteindre différents niveaux de capacités portantes selon la destination des différentes zones ;
  • Construire les infrastructures maritimes dans la zone de stockage à flot pour permettre l'amarrage des flotteurs et l'accès aux éoliennes assemblées.

Vue 3D des aménagements en exploitation avec les principaux flux internes induits. Source : GPMM

Pour chaque zone (plateforme d'assemblage des éoliennes, usine à flotteurs, ancres/lignes et stockage à flot), plusieurs possibilités pourraient être envisagées. Elles peuvent être regroupées au sein de trois familles de scénarios :

  • Scénario de base : Le GPMM réalise les travaux de construction de quais et d'infrastructures maritimes, de dragages et de terre-pleins (y compris les différents renforcements de sol). L'opérateur privé (ou public/privé) a alors à sa charge uniquement les aménagements de surface (bâtiments, réseaux, chaussées, etc…) et l'outillage ;
  • Scénario 2 : Le GPMM réalise les travaux de construction de quais et d'infrastructures maritimes, de dragages et de terre-pleins portuaires standards (stockage de conteneurs ou de véhicules) mais ne réalise aucun renforcement de sol spécifique à l'éolien. Le futur opérateur doit alors réaliser ces renforcements, en plus des aménagements de surface, et demeure libre de les phaser dans le temps au fil de son activité ;
  • Scénario 3 : Le GPMM réalise uniquement les travaux de construction de quais et d'infrastructures maritimes et de dragages mais laisse la réalisation de la totalité des terre-pleins à un opérateur.

Les terre-pleins dédiés à la construction des flotteurs seraient conçus pour être agiles et adaptables dans le temps afin de répondre à la réalité du marché. Ainsi, ces espaces pourraient être utilisés alternativement pour différents types ou natures de flotteurs, avec potentiellement des travaux d'adaptation entre chaque séquence.

Vue en plan schématique des aménagements en exploitation. Source : GPMM

L'insertion du projet au sein du territoire

Les emplois générés

En phase d'exploitation et en fonction des zones, les premières estimations montrent que le projet générerait principalement :

  • 300 à 500 emplois directs dans le cas de l'assemblage de flotteurs en acier
  • 800 à 1200 emplois directs dans le cas de la construction de flotteurs en béton
  • 200 à 300 emplois directs pour l'assemblage des éoliennes ou leur maintenance lourde

Ces emplois seraient générés au fur et à mesure de la montée en puissance des projets de parcs éoliens en mer sur la façade : la structuration de la filière et son passage à l'échelle industrielle pourrait s'établir progressivement entre 2030 et 2035, soit une période couvrant le déploiement des parcs des appels d'offres n° 6 et 9. Les employeurs seraient les entreprises utilisatrices des infrastructures développées sur le port dans le cadre du projet DEOS.

Lors d'une phase de construction, différentes compétences sont mobilisées : dans les métiers de la construction mécanique (soudure, peinture ,...), de la santé et la sécurité, de la logistique et de la gestion des sites : logisticiens, levageurs, manutentionnaires, gardiennage, entretien ;

La démarche d'évaluation des impacts

Compte tenu de ses caractéristiques, le projet est soumis à une autorisation environnementale unique incluant une évaluation environnementale, et doit se conformer à plusieurs réglementations au titre du code de l'environnement.

Des inventaires 4 saisons ont été initiés en mars 2023, spécifiquement pour ce projet, et permettront notamment d'actualiser les enjeux de conservation de la faune et de la flore, tant à terre, qu'en mer. Des études spécifiques, dont une partie a déjà été lancée, seront poursuivies et menées pendant la phase de participation du public et seront disponibles au stade de l'enquête publique si le projet se poursuit. Elles permettront de présenter un état initial de l'environnement, de qualifier plus précisément les incidences potentielles du projet sur l'environnement et de définir les mesures associées, adaptées pour éviter, réduire ou compenser ces incidences.

Les enjeux environnementaux identifiés

Le Schéma Directeur du Patrimoine Naturel (SDPN) a pour vocation de concilier les enjeux de développement définis dans l'Orientation d'Aménagements de la Zone Industrialo-Portuaire de Fos à 2040 (OAZIP 2040) et de préservation de la nature à l'échelle globale du territoire de la ZIP de Fos. L'élaboration de ce schéma a nécessité un diagnostic des enjeux de biodiversité et le développement d'une méthode de hiérarchisation et spatialisation adaptée aux enjeux du milieu. 

Des inventaires écologiques ont permis de recenser et d'identifier l'ensemble des habitats naturels et les espèces présentes sur l'emprise du projet. Celle-ci est recouverte principalement d'habitat à faible enjeu écologique. Cependant des espèces protégées sont recensées, notamment de l'avifaune et des insectes.

Les impacts liés aux travaux et à l'exploitation 

En phase de construction, le projet serait potentiellement émetteur de polluants atmosphériques. De plus, une augmentation du niveau acoustique et vibratoire pourrait être constatée sur terre et en mer.

Aussi, la réalisation de cette nouvelle plateforme portuaire pourra induire des impacts sur les espèces et habitats naturels présents, qu'ils soient terrestres ou marins. Ces impacts seront analysés finement et des mesures d'évitement, de réduction et de compensation seront initiées. Les travaux de dragage étant par ailleurs générateurs de turbidité sur le plan d'eau il conviendra de mesurer, limiter et circonscrire ces effets en raison notamment des enjeux conchylicoles à proximité.

En phase d'exploitation des infrastructures portuaires, les principaux impacts sur l'environnement identifiés à ce stade proviendraient de la construction des flotteurs en béton. Le site pourrait accueillir une centrale à béton, et une éventuelle bande transporteuse entre le site DEOS et le terminal minéralier. Pour ces deux aménagements, Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE).

Cette phase induit également une incidence sur la ressource en eau, par le prélèvement d'eau industrielle pour l'exploitation puis par le rejet des eaux de process après traitement et enfin le rejet des eaux pluviales obtenues sur la plateforme d'exploitation.

Enfin, l'activité prévue dans le cadre de l'assemblage des éoliennes pourra générer une incidence sur le paysage du fait des séquences successives de montage et de la taille des structures (près de 300 m en haut de pale pour des éoliennes de 20 MW), avec potentiellement plusieurs éoliennes présentes en même temps sur les différents espaces portuaires. Les habitations les plus proches sont situées approximativement à 2 km. Les villes les plus proches se trouvent à plus de 5 km du site. Des montages seront réalisés durant les études d'impact pour qualifier au mieux cette incidence..

Par ailleurs, l'ensemble des projets inclus dans l'OAZIP, dont fait partie DEOS, a été inclus dans la liste des projets d'envergure nationale ou européenne (PENE), qui sont pris en compte en dehors des comptes régionaux d'artificialisation dans le cadre du volet Zéro Artificialisation Nette (ZAN) de la loi « Climat et Résilience » promulguée le 24 août 2021.

Les impacts cumulés avec les projets situés à proximité

Le projet tiendra compte des impacts générés par les autres projets en cours d'instruction et notamment ceux les plus proches, à savoir les industriels s'implantant sur le môle central (Carbon, H2V Marseille Fos, GravitHy et NeoCarb). Le public peut accéder à des données cumulées sur les projets en question sur le site de la Commission Nationale du Débat Public. Les dessertes routières de la zone du môle central font l'objet d'une attention particulière du fait des nombreux projets et trafics annoncés. Le GPMM a lancé les études nécessaires à la requalification des voies d'accès des projets à venir. Elles permettront de retenir la solution qui offrira une desserte routière à l'échelle du môle central combinant la sécurisation et la fluidité du trafic, l'efficience de fonctionnement, et qui aura un impact environnemental contenu.

Vue 3D d'un flotteur en cours de remorquage vers la zone de stockage à flot. Source : GPMM

Vue 3D des aménagements en exploitation, depuis l'entrée Nord. Source : GPMM

Les impacts du projet sur les trafics

  • Trafic routier : Les trafics induits par le projet sont modélisés dans les études de trafic à venir en lien avec l'ensemble des futures implantations industrielles sur le môle central qui intègrent bien les besoins éventuels de recalibrage de cet axe routier majeur. A ce stade du projet, pour les activités liées à l'intégration, les flux entrants seraient de l'ordre de 1100 à 1700 véhicules légers par jour. En complément, des approvisionnements divers sont attendus et représenteraient environ 30 poids-lourds par jour. 
  • Trafic aérien : Le site du projet se situe à proximité de la base aérienne 125 Istres-Le Tubé « Sous-Lieutenant Monier ». Le GPMM a identifié des séquences de montage et de tests venant potentiellement interférer avec des enjeux militaires, en raison de la hauteur des installations, qui sont également susceptibles de générer des perturbations sur les écrans radars. Le GPMM a initié une démarche de conciliation des différents usages, notamment militaires, dont le point de départ sera la réalisation d'une étude de faisabilité.
  • Trafic fluvial et maritime : En phase travaux, l'impact sur le trafic maritime serait très limité. En phase d'exploitation, les impacts sur le trafic maritime seraient de deux natures : d'une part des escales supplémentaires venant densifier les trafics, d'autre part des mouvements de flotteurs nus ou d'éoliennes intégrées à insérer au sein des autres trafics historiques. La proximité des sites terrestres et de la zone de stockage à flot ainsi que les dimensions des plans d'eau sont de nature à limiter ces impacts. Le transport des composants lourds nécessaires à l'intégration des éoliennes serait effectué par voie nautique.

 

Glossaire

Bord à quai : surface de quai portuaire permettant le chargement de navires.

CNDP - Commission nationale du débat public : La CNDP est l'autorité indépendante garante du droit à l'information et à la participation du public sur l'élaboration des projets et des politiques publiques ayant un impact sur l'environnement[1].

GW (pour gigawatt) : unité de mesure de la puissance électrique.1 GW = 1 000 MW = 1 milliard de watts

ICPE - Installation classée pour la protection de l'environnement : classement réglementaire réservé aux installations qui, en raison des nuisances ou des risques de pollution ou d'accident qu'elles présentent, sont soumises à de nombreuses normes et à des autorisations. Une ICPE peut être une usine, mais aussi une installation agricole, une station-service, un hôpital, etc…

Mix énergétique : désigne la répartition des différentes sources d'énergies primaires utilisées pour les besoins énergétiques dans une zone géographique donnée. Il inclut les énergies fossiles, le nucléaire et les différentes énergies renouvelables, qui peuvent être réutilisées pour produire de l'électricité, des carburants, de la chaleur ou du froid pour l'habitat ou l'industrie.

MW (pour mégawatt) : unité de mesure de la puissance électrique. 1 MW = 1 million de watts.

Natura 2000 : Depuis le sommet de Rio en 1992, l'Union européenne s'est engagée à enrayer la perte de la biodiversité sur ses territoires en créant un réseau de sites écologiques nommé Natura 2000. Constitué d'un ensemble de sites naturels, terrestres et marins, il vise à assurer la survie à long terme des espèces et des habitats particulièrement menacés, à forts enjeux de conservation en Europe.

SDPN - Schéma Directeur du Patrimoine Naturel : Le schéma directeur du patrimoine naturel (SDPN), élaboré en concertation avec les acteurs du territoire, a pour objectif d'améliorer la politique globale d'intégration de la biodiversité dans la prise de décision de l'aménagement. Il permet d'identifier et de hiérarchiser les espaces à fort enjeu de biodiversité, à fonctionnalité écologique élevée, à naturalité dégradée pouvant bénéficier de mesures écologiques de restauration et de gestion adaptée

OAZIP 2040 - Orientation d'Aménagements de la Zone Industrialo-Portuaire de Fos à 2040 : L'OAZIP met en évidence les grands projets d'infrastructures et le potentiel de la ZIP pour accueillir de nouveaux projets d'implantations d'activités économiques, en cohérence avec les enjeux majeurs nationaux parmi lesquels la transition et la souveraineté énergétique, ainsi que la réindustrialisation. Ainsi, parmi les choix d'aménagements figurent des espaces réservés pour les projets à venir en matière de transition énergétique et industrielle.

 

Plusieurs projets sur le même site industrialo-portuaire

En plus de DEOS, trois autres projets sont localisés sur le même site de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-mer. Ces quatre projets font chacun l'objet d'une concertation préalable.
Vous pouvez retrouver toutes les informations sur ces projets et leur concertation sur cette page du site de la Commission nationale du débat public.

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